L’enfant occupe aujourd’hui dans la famille une place privilégiée. Il y est l’objet de toutes les attentions, et cette condition d’enfant-roi paraît à la fois normale et ancienne. En réalité, c’est au cours des XVIII e et XIX e siècles que son statut actuel s’est affirmé. Auparavant, dans une société à dominante rurale, l’enfant appartenait autant à la lignée qu’à ses parents. Et, dans un monde où la vie était d’une grande fragilité, ce qui primait, c’était la perpétuation de la grande famille des vivants et des ancêtres morts. Un élargissement des horizons du monde, une amélioration des conditions de vie et le refus de la mort précoce sont venus modifier peu à peu l’attitude des parents : désormais, cet enfant est leur enfant, il leur appartient à eux seuls. Changement de regard capital, puisque c’est la conception même de la succession des générations, donc, du cycle de vie, qui a peu à peu changé de signification. Ce regard sur le passé éclaire particulièrement le présent impacté par le contexte sanitaire.

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