Émission Les pieds sur terre, podcast France Culture
» « Le véritable amour peut-il exister entre des époux ? », se demandait peu après l’an 1 000 Marie de Champagne, future impératrice de Constantinople. Elle finit par conclure que non : « Au mariage, l’institution sociale et la procréation ; à l’adultère, le sentiment amoureux et la passion charnelle ». Sujet totalement tabou, l’adultère a pourtant toujours fait couler beaucoup d’encre, de l’Antiquité à nos jours. Mettant en jeu morale et religion, les relations extraconjugales n’ont-elles pas été systématiquement « encadrées » et définies par des lois et des dogmes, quelle que soit la société ou la civilisation considérée ? Violation du serment conjugal et du devoir de fidélité, ces « relations sexuelles illicites » ont pourtant été admises dans certaines sociétés, comme chez les Peuls. Mais sous nos latitudes, c’est une « faute grave » – avec un désavantage certain pour les femmes – condamnée par l’ensemble des religions monothéistes. En France, depuis la loi du 11 juillet 1975, l’adultère n’est plus une faute pénale mais reste une faute civile, tandis qu’outre-Atlantique certains Etats le considèrent encore comme un crime. Mais où commence l’infidélité ? Réponse à géométrie variable, car entre les hédonistes purs, ceux qui s’ennuient, ceux qui recherchent la nouveauté et ceux qui veulent provoquer la rupture, l’éventail est large. Et si les raisons qui poussent à l’infidélité sont parfois insondables, une chose est sûre : l’adultère est en pleine expansion. De plus en plus de femmes et d’hommes se trompent. En 2019, une femme sur trois avoue avoir couché avec un autre homme que son partenaire actuel. Les hommes, c’est 49%. Alors, comme disait Georges Brassens : « Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière ! » »
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