Vous voyez, cette personne dans votre groupe d’ami.e.s, qui est réputé.e pour manquer de tact ? Celle dont on dit d’elle qu’elle est cash parce qu’elle ne ménage pas ses interlocuteurs ? Celle qui ne mâche pas ses mots, qu’on redoute de croiser à des dîners, ou dont on admire, à l’inverse, l’honnêteté ?

On dit souvent de ce type de personnes qu’elles manquent d’empathie, mais est-ce vraiment le cas ?

Dans ce nouvel épisode d’Émotions, la journaliste Maïwenn Bordron, à qui on dit justement souvent qu’elle est sans filtre, a essayé d’en savoir plus sur ce pilier des relations humaines qu’est l’empathie.

L’empathie a trois composantes : l’empathie émotionnelle, l’empathie cognitive et la capacité à se mettre à la place d’autrui. La majorité d’entre nous possède au moins les deux premières composantes – l’empathie émotionnelle et l’empathie cognitive. Et pour celles qui possèdent la troisième – la capacité à comprendre les émotions des autres – , il arrive qu’elles s’en servent à des fins manipulatrices, ce qui est à l’opposé de l’image positive que l’on associe généralement à l’empathie.

Mais quelles conséquences cela peut-il avoir de ne pas se mettre à la place de l’autre, avec sa famille, ses amis ou dans son travail ? Est-ce grave de manquer d’empathie ? Et est-ce que l’empathie se développe quand on n’en a pas assez ?

Pour répondre à ces questions, Maïwenn Bordron a interrogé le psychiatre Serge Tisseron qui est spécialiste de la question de l’empathie, la professeure en psychologie clinique et pathologique Astrid Hirschelmann qui a écrit une thèse sur le passage à l’acte meurtrier ou encore Nathalie, une femme touchée par le syndrome Asperger, qui souffre que l’on pense d’elle qu’elle manque d’empathie.

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