Un entretien avec Jean Van Hemelrijck (07:29), psychologue, dans le contexte du Covid-19.

L’être humain naît vulnérable, immature, dépendant d’un autre secourable. Cet état de vulnérabilité rend la peur inhérente à notre condition humaine. Les parents ont pour mission d’éduquer leurs enfants, c’est-à-dire les « ouvrir au monde ». Petit à petit, au travers des histoires qu’ils racontent par exemple, ils outillent les enfants pour qu’ils apprennent à dépasser la peur et à oser s’aventurer.

La peur est vitale, nécessaire à notre survie mais doit aussi pouvoir être contenue, dépassée pour pouvoir avancer. Dans le cas de la crise, les politiques n’ont convoqué que la peur pour faire adhérer la population aux mesures. Aucune consultation citoyenne n’a été mise en place pour que des idées puissent être partagées, de nouvelles manières de faire inventées. Chacun, individuellement, a dû gérer la peur et n’a pas pu s’appuyer sur le collectif pour la dépasser. Cela contribue petit à petit à se décourager, ne plus respecter les règles, les transgresser.

Face à la peur, l’humain a 4 possibilités : pétrification, colère, fuite et « pas de côté ». Cette dernière signifie penser, redonner à la peur sa juste place et pouvoir proposer des idées, des espaces de parole, de délibération qui réhumanisent.

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